vendredi 18 août 2017

Epilogue 2017

Épilogue 2017


Comme pour le GR10 (2016), j'ai décomposé cet épilogue en plusieurs rubriques pour le rendre un peu plus digeste:
- Impression générale
- Déroulement
- Bilan
- Palmarès
- Remerciements


Impression générale:
J'ai parcouru successivement les Alpes juliennes en Slovénie (du nom de la «gens Iulia», faisant référence à Jules César, et non d'une quelconque soupe!), puis les Alpes carniques à la frontière entre l'Autriche et la Slovénie, puis traversé les Dolomites, pour enfin aboutir à la Zillertal (vallée de la Ziller en Autriche).
J'aurai traversé 4 fois une frontière: Italie-Slovénie en quittant Trieste, Slovénie-Autriche après le centre sportif réputé de Podkoren, Autriche-Italie en abordant les Dolomites au voisinage des Drei-Zinnen (Tre Cime) mondialement connues, enfin Italie-Autriche à l'avant-dernière étape. Une anecdote à ce sujet: lors de ma 13ème étape, j'aurai quitté la Slovénie, fait mes courses en Italie, puis soupé et dormi en Autriche, le tout à pied!
J'ai fait ma moisson d'images dans ma tête, difficile de dire quelles sont les plus belles. Je retiendrai naturellement les Dolomites, mais les Alpes juliennes sont aussi très belles et très sauvages. En tout cas, les Slovènes de cette région ont beaucoup de mérite à vivre dans un pays quasi sans eau courante, leur seule précieuse «source» étant l'eau de pluie!


Déroulement:

Cette année encore, je suis parti assez tôt en saison, ce qui m'a évité les risques de manque de place en hôtel, gîte ou refuge (sauf 2 fois: le refuge Drei-Zinnen-Hütte à l'étape 24, et l'hôtel à San Martino in Casiès trouvé in extremis à l'étape 27).

Mais cela a risqué aussi de poser problème en Slovénie où l'offre d'hébergement semble limitée parfois aux week-ends (par manque d'eau?). C'est en tout cas attesté pour le refuge Planinska Koca na Ermanovcu pour lequel il faut, en dehors des week-ends, réserver par téléphone en donnant l'heure d'arrivée (et donc sans garantie de ravitaillement?), et que j'ai finalement court-circuité, voir étape 6. Je crois que j'ai eu de ce point de vue beaucoup de chance, en rencontrant notamment les 3 randonneurs slovènes aux étapes 9 et 10 qui m'ont donné les bonnes informations.

Le risque aussi est que le refuge peut ne pas être encore ouvert en début de saison, comme cela a été le cas de Trzaska Koca na Dolicu de l'étape 11.

Comme toujours, j'ai eu mon lot de surprises, bonnes ou moins bonnes (par exemple, la carte micro-SD Garmin spéciale Via Alpina, que j'incorpore dans mon GPS, et qui « oublie » la moitié des étapes de la partie Slovène), de rencontres, toujours sympathiques et qui m'ont aidé à prendre les bonnes décisions quant au déroulement de ma randonnée (difficultés éventuelles, possibilités d'hébergement).

Une difficulté supplémentaire, l'importante somme d'argent liquide nécessaire: je suis parti avec 1200€, et cela n'a pas suffi, puisque les dépenses ont été de l'ordre de 1700€ en liquide et 600€ en CB + coût voyage retour, incluant environ 250€ pour les pique-niques. Voir le détail sur le tableau «REEL» évoqué plus loin, sachant que j'ai payé en Carte Visa (CB) presque à chaque fois que je le pouvais.


Bilan:

Ce paragraphe intéresse surtout un futur randonneur éventuel.
Vous trouverez ci-après les 2 tableaux:
- le premier intitulé « TRAJET VIA ALPINA 2017 PREVU blog»
- le second intitulé « TRAJET VIA ALPINA 2017 REEL blog»
On peut remarquer que la différence de découpage est importante pour s'adapter aux réalités du terrain et du moment.
N'hésitez pas à passer sur les différents onglets, sans oublier LEGENDE.









J'ai ainsi, d'après mon GPS, et en comptabilisant les errements, parcouru:
- En distance: environ 650km en 35 étapes, soit une moyenne de 18,4km par jour.
- Une moyenne de 7h de marche par jour, soit une moyenne kilométrique de 2,6km/h (une rando, ça se déguste!), y compris les poses de toutes sortes, sauf les quelques fois où j'arrivai avant le repas de midi.
- En dénivelée en montée 32500m et en descente 31400m, soit des moyennes respectives de 930m et 900m par jour (en comparaison, ces moyennes étaient de 885m en montée et descente pour le GR10 l'an passé), donc légèrement plus. Mais j'ai eu en plus l'impression que le terrain était plus accidenté, donc plus difficile, notamment dans la partie slovène.

Par rapport au descriptif du site de la Via Alpina, j'ai dû faire quelques concessions, dues pour la plupart à l'état du terrain (pour plus amples informations, voir les journées correspondantes du blog, et comparer les 2 tableaux; les valeurs R* entre parenthèses correspondent aux numéros d'étapes figurant sur le site de la Via Alpina):

- Etape 1 (R2) écourtée (bus pendant les 12 premiers km, correspondant plus ou moins à l'étape R1).

- Etape 2 (R3), directement de Divaca à Senozece, mais là, si c'était à refaire, j'aurais logé en chambre d'hôte à proximité de la grotte de Skocjan, voir tableau du trajet «REEL».

- Etape 5 (R6 + début de R7) prolongée en court-circuitant Planinska Koca na Ermanovcu (voir ci-dessus), profitant du fait que l' étape R6 était courte, et étapes 6 décalée d'autant: c'est ce que je conseillerais à un futur randonneur.

- Etape 7  (fin R8 + début R9): rallongée, car le refuge de l'étape 6 (R7) était fermé sans que j'en connaisse l'explication (là encore, ouvert seulement le WE?).

- Etape 9 (R10a et début de R10b) prolongée jusqu'au refuge Koca na Planini Razor: certes, cette très belle étape est déjà assez escarpée et cela fait redescendre de 500m, qu'il faut remonter le lendemain, mais elle est ainsi plus intéressante en évitant un aller et retour sur 3km au voisinage de laides pistes de ski; de plus, capacité d'accueil supérieure, le refuge prévu Planinska koca Merjasek ne comportant que 8 places.

- Cela a aussi permis de prolonger l'étape 10 (fin de R10b + R11), puis l'étape 11 (R12 + R13) car le refuge Trzaska Koca na Dolicu (fin de R11) n'ouvrait que le 20 juin (information trouvée sur un site internet des refuges en Slovénie) et j'y passai 2 jours plus tôt, profitant aussi du fait que les étapes R11 et R12 sont courtes (et que j'avais déjà initialement prévu de parcourir le même jour). Par le cumul des étapes 9 à 11, j'ai, par la force des choses, gagné 1 jour sur mon projet.

- Etape 18 (R20) remplacée par la descente dans la vallée à cause du mauvais temps et pour accéder à un distributeur de billets.

- Etape 24 (R26) raccourcie à cause du refuge Drei-Zinnen-Hütte (pourtant de capacité 140 places!) plein ce samedi soir sur ce lieu réputé et reconnu par l'Unesco.

- Répercussion sur l'étape 25 (fin R26 + début R27), puis sur l'étape 26 (fin R27 + R28), avec en plus pour cette dernière le déroutage pour Ross Alm. J'ai eu depuis l'explication: c'est dû à un effondrement de la montagne Kleine Gaisl. Celui-ci a eu lieu le 19 août 2016, voir: http://www.alpin.de/home/news/10950/artikel_gewaltiger_bergsturz_in_den_pragser_dolomiten.html

Vidéo seule (durée 8'11"), où ça devient vraiment impressionnant à partir de 4', et où on voit le pan de montagne complètement détaché à partir de 6'49":
https://www.youtube.com/watch?v=ETPcX0JhodY
Autre vidéo (durée 1'57"), où il semble qu'on voit le chemin, maintenant barré, à partir de 1'05":
https://www.youtube.com/watch?v=XA2gIYdJFeI
N'hésitez pas à mettre le son à fond en visualisant les vidéos!
Environ 30000 mètres-cubes de roches se seraient détachées de la crête, entraînant 700000 mètres-cubes en mouvement.

- Etape 30 (R32): là, j'ai suivi le trajet du site, mais je maintiens que la bonne solution est d'aller directement à Sand in Taufers.

- Enfin étape 35 (R37): pour cette dernière, j'ai prolongé jusqu'à Mayrhofen, d'où j'ai pu prendre mon train pour Innsbrück.

Pour un parcours bien préparé, cela fait beaucoup, mais c'est l'aventure...


Mon indice POPEYE résumant le temps que j'ai eu pendant cette randonnée a été de 0,84, donc supérieur à celui du GR10, surtout grâce au temps très beau, mais aussi très chaud de la partie slovène (étapes 1 à 12) où il voisina 1, et malgré la partie du Kärtnerhohenweg (suivant la frontière austro-italienne des étapes suivantes 13 à 23, avec des fins d'étapes « arrosées ») où il valut 0,75.


Palmarès:

L’accueil dans les hôtels, gîtes et refuges a été globalement bon partout, difficile d'en ressortir le POPEYE du meilleur, comme je l'avais fait pour le GR10 l'an passé.
Je conserve néanmoins en mémoire quelques souvenirs particuliers :
- L'accueil de Rudi ('étape 7) avec son verre de poire alors que j'arrivai et qu'il commençait à pleuvoir.
- Celui de ma logeuse à Trenta (étape 11), qui connaît bien sa région, et avec qui j'ai eu une discussion intéressante au petit-déjeuner.
- Celui de ce couple d'Autrichiens âgés de Thörl-Maglern à la frontière austro-slovène (étape 13).
- Celui de ce petit gîte de Feistritzer Alm (étape 14), où la logeuse m'a trouvé la 7ème place pour une capacité de 6.
- Celui du couple tenant le refuge de Zöllnersee Hütte (étape 17), quand je suis arrivé ruisselant de pluie après avoir essuyé (si on peut dire!) un orage sur les pierriers voisins, et qui m'ont conduit tout de suite dans le local de séchage de vêtements et chaussures, puis qui m'ont prodigué des conseils pour le lendemain, où le temps ne s'annonçait vraiment pas beau (ce qu'il fut!).
- Celui du Rifugio Biella (étape 26) saluant mon engagement physique et toujours à rigoler.
- Celui de cette patronne d'hôtel de San Martino in Casiès (étape 27), qui n'a pas hésité à téléphoner à tous ses confrères du village pour réussir enfin à me trouver une chambre, alors qu'elle n'avait rien à y gagner.
- Enfin celui de Karl, le patron de l'hôtel Schwarzenstein à Ginzling (étape 34) avec son organisation, son efficacité et son ambiance chaleureuse.


Cette année, je n'ai pas souvenir d'avoir été vraiment mal reçu: bien sûr, les contacts furent parfois limités au strict minimum par exemple au refuge Dom V Tamarju (étape 12), mais c'est plutôt par difficulté de communication à cause de la langue.



Remerciements:

Ils sont déjà évoqués dans les articles du blog.
J'y ajouterai mon épouse Francine, et mon fils Sébastien pendant son absence, pour la mise en forme de ce blog. En théorie, c'est relativement simple; en pratique, avec internet, ce n'est jamais simple, surtout avec les photos... et cela prend beaucoup de temps.
Merci donc aux patients lecteurs de ce blog, que, j'espère, nous aurons fait ainsi voyager.



mercredi 12 juillet 2017

Etape 35:   Ginzling (965m) - Mayrhofen (680m)


13km M 300m D 450m 3,2km/h IP1



Etape finale de la rando 2017.

Théoriquement sans difficulté; en fait, des travaux le long du chemin ont conduit à des impasses avec retour en arrière et, non prévu, retour à la circulation sur la route, d'où perte de temps et énervement.

 Vers la fin toutefois, je me suis retrouvé sur un vrai chemin, qui m'a fait monter, mais plutôt agréable dans les sous-bois et sans trop de caillasse.

Arrivée directe à Mayrhofen sans passer dans le centre de Finkenberg, à partir duquel je quittais le tracé de la Via Alpina.




Au revoir Ginzling!




Encore une! 



Pour ça, je m'en suis laisser raconter! 


Chemin barré........    ............ puis chemin sans suite!




Il faut y aller!


Belle gorge, et pourtant c'est là que je trouverai un chemin (sur l'autre flanc cependant, moins escarpé).


Un tel bivouac, ça vous tente?

Arrivée de la conduite forcée à la centrale hydraulique de Mayrhofen.

Le Tyrol, c'est vert!

De Mayrhofen, après une bonne pizza et "ein grosses Bier", j'ai pris le train à voie étroite "Zillerbahn" de la vallée de la Ziller (Zillertal) sur tout son parcours; celui-ci nous amène dans la vallée de l'Inn.

 Changement pour Innsbruck. Je suis alors allé à l'office du tourisme, qui, à la vue d'un sac-à-dos, m'oriente de fait sur un vieil mais charmant hôtel Weisses Kreuz où a séjourné Mozart 5 jours en 1769. 

Petites chambres individuelles avec lavabo (avec eau chaude!), mais toilettes communes au même niveau et douches au dernier étage, très propre au demeurant. Moyennant quoi, prix très modique (46€ avec un petit-déjeuner royal) et au centre ville. Que demander de plus?


La Zillerbahn à voie étroite (de Jenbach à Mayrhofen, les terminus, c'est-à-dire toute la vallée de la Ziller, c'est plus d'une heure).


Weisses Kreuz, où a séjourné Mozart du 14 au 19 décembre 1769.

Intérieur dudit hôtel.

A l'année prochaine, peut-être, pour la suite du parcours...


mardi 11 juillet 2017

Etape 34: Pfitscherjochhaus (1734m) - Ginzling (965m)


23km M 100m D 1400m 3,6km/h IP1





(dans la visualisation de cette étape, si une simple barre noir apparait, cliquez dessus, puis sur la flèche!)


Lors de cette étape, je quitte les hautes montagnes, du moins pour cette année.
Sa particularité: la multitude de cascades, et je traverse pour une dernière fois une frontière, cette fois-ci d'Italie en Autriche.
La dénivelée en descente, pourtant importante, se fait sans difficulté, le terrain n'étant pas difficile. Vers midi et demi, le chemin débouche sur la route à l'emplacement d'un péage de la route panoramique privée appartement à la société du barrage. Un banc disponible, j'y pique-nique.
  

Merci l'Europe (bis)



Popeye, dernier jour sur les hauteurs.



2  superbes panoramas depuis le refuge Pfitscherjochhaus 








Je m'apprête à traverser une dernière fois une frontière à pied: auf Wiedersehen Südtirol (Italie) guten Tag (wieder) Österreich! 






Des courageux.


Charlemagne à la barbe fleurie? 



 La frontière est passée: un petit regard en arrière.


 Cascades en vé.

Encore une cascade!



Des courageux (bis).


Dernier coup d'oeil sur les hauteurs.






Le lac artificiel de Schlegeis et son barrage haut de 131m et long de 725m.


 Encore des cascades.



 Le lac et les neiges au fond (éternelles?)



On passe sous le barrage, qui sert aussi de... via ferrata (131 de haut, 200m de long).



Péage pour la route privée du barrage et incitation écologique à utiliser le bus.


Il s'ensuit toute une histoire à rebondissements.

En arrivant à Ginzling, je cherche un hôtel. Celui figurant sur le site de la Via Alpina semble fermé, pas de tables garnies au restaurant. J'avise le café central qui offre des chambres: toutes occupées par des cyclistes qui ont réservé. Je vais à l'office du tourisme, qui réserve pour moi à l'hôtel Schwarzenstein, tout proche aussi.



Encore une cascade! 


Usine électrique intégrée dans le paysage

D'autres montagnes, mais pour l'année prochaine!


Arrivée à Ginzling.




 Acrobate en plein travail

Là, je vois inscrit que c'est jour de repos au restaurant, donc pas de demi-pension. Pas de problème: à 18h, un taxi vient vous prendre et vous amène à 8km d'ici. 

Je rentre dans la chambre, et tout à coup la lampe de la salle de bain grille. Je téléphone au numéro de l'administration de l'hôtel et explique le cas. Je peux partir avec ma clé, la réparation peut être faite en mon absence. Pendant ce temps, orage: qu'on est bien à l'abri!

A 18h, je suis en bas, 8 personnes attendent déjà. Et là, les amis, quelle soirée!

Le taxi nous emmène et passe juste devant le péage où j'ai pique-niqué, oblique tout de suite pour entrer sur un chemin privé qui mène à une auberge de montagne. 



 L'hôtel Schwarzenstein qui m'accueille à Ginzling.



Orage, mais pas désespoir, je suis arrivé à l'hôtel!

Accueil chaleureux par le patron: c'est une grill-party. Je me trouve à table à côté d'un personnage étonnant: Erich, 96 ans, ancien alpiniste et randonneur (sur son chapeau tyrolien il a une médaille du Tour du Mont-Blanc). Il possède un carnet avec des centaines de tampons de refuges où il est passé. Il a apporté un album-photos duquel j'ai ressorti quelques phrases.

En fin de repas, le patron se met à l'accordéon, accompagné par un guitariste, et c'est parti pour les tyroliennes, Erich se joint au duo avec son harmonica.

Il se trouve que le patron est mon interlocuteur de l'après-midi pour la lampe de la salle de bain.

Soirée animée pour fêter mon départ de la Via Alpina.


Grill-party et belle composition culinaire.



Tablée sympathique: quel âge a Erich, mon voisin de droite? 


Super animation! 





 Ambiance détendue!


Un sourire ne coûte rien!



 Animation (suite), dont Erich à l'harmonica.



3 extraits de l'album-photos d'Erich:
   - Déclaration d'amour à la terre
   - "Si je suis vieux, je ne veux pas paraître jeune, mais heureux"
   - J'adhère complètement à cette maxime: "Les pieds avancent, et l'âme randonne avec"





L'animation se prolonge.



Le taxi nous ramène à l'hôtel.

Je constate que la lampe a été remplacée (efficacité, chapeau!). 

Je constate aussi que j'ai dû oublier mon porte-monnaie à l'auberge. Je retéléphone au numéro de l'aprés-midi, ai l'auberge, qui retrouve mon porte-monnaie sur la table à ma place qui avait servi à commander un schnaps... et le porte-monnaie me sera restitué au petit-déjeuner, car je reverrai alors Karl, le patron de l'auberge... qui est aussi celui de l'hôtel, ce que j'apprendrai plus tard. 

Une randonnée qui se termine en apothéose!