jeudi 11 juillet 2019

Epilogue 2019



EPILOGUE 2019


Cette année (étapes 63 à 84) aura été particulière du fait de l'enneigement encore important pour la saison. Les Suisses n'avaient pas vu cela depuis 10 ans selon les uns, depuis 30 ans selon les autres: il a fait froid et même neigé jusque mi-mai! Cela nous a imposé plusieurs fois d'adapter l'itinéraire, jusqu'à emprunter les transports en commun pour pouvoir changer de vallée. J'ai même raccourci la période de randonnée, préférant profiter pleinement l'an prochain de conditions que j'espère meilleures. Cependant, cet inconvénient m'a permis de découvrir le mythique train Bernina Express, de Tirano au nord de l'Italie jusque Saint-Moritz, puis jusqu'à Thusis, et ce dans des conditions de temps idéales sous un soleil éclatant et même sans brume de chaleur, et de ce point de vue je ne regrette pas le détour.
Par ailleurs, ce tronçon de la Via Alpina est particulièrement sauvage et le chemin raide, comme je n'avais jamais vu encore ailleurs. Enfin, rares ont été les jours où nous avons croisé d'autres randonneurs et la plupart du temps nous étions seuls pensionnaires dans les hôtels ou refuges.
Heureusement, le temps a été plutôt chaud depuis mi-juin, ce qui a contribué à faire fondre la neige. Une seule fois, l'orage nous a contraints de renoncer à aller jusqu'au refuge, alors que nous étions sur un chemin plutôt pas difficile (même si bien sûr, on ne peut juger de la partie de trajet qu'on n'a pas parcourue) et pas très loin du but ; le comble, c'est que c'est la seule fois que j'avais réservé, et j'ai dû rappeler pour annuler !

Quelques statistiques :
  • 360 km parcourus en 21 étapes effectives, soit une moyenne de 17 km/jour.
  • Une moyenne de 7h30 de marche par jour, soit une moyenne kilométrique de 2,3km/h.
  • Une dénivelée cumulée en montée de 18200m et en descente de 19400m, soit des moyennes respectives de 870m et 920m par jour (similaire à 2018). S'il n'y avait pas eu cette année des problèmes de cheminement, ces moyennes auraient été plus fortes !
  • Indice POPEYE du temps que j'ai eu cette année a été de 0,85, comme en 2017 et nettement mieux que l'an passé.

Accueil en général très bon dans les hôtels et les refuges. Un souvenir spécial chez Valentino (étape 69) et au refuge Ca'Runcash (étape 73), mais beaucoup plus mitigé à l'hôtel de Poschavio!

Merci à vous tous d'avoir suivi ce blog et pour certains de m'avoir témoigné votre soutien. Je pense que, une fois encore, vous avez pu apprécier les superbes paysages et j'espère sourire aux aventures qui ne manquent pas de survenir.
Merci aussi à André et à Thierry qui ont partagé avec moi ces émotions alpines.
Comme toujours un grand merci à ma fidèle Francine qui a tenu au jour le jour ce blog, vous permettant de suivre quasiment en temps réel ce périple.

Comme précédemment, vous trouverez ci-après les 2 fichiers du parcours prévu pour 2019, et celui du parcours réellement réalisé avec de grandes différences compte tenu des conditions d'enneigement particulières de cette année.






vendredi 5 juillet 2019

ETAPE 84


Étape 84 Vendredi 5 Juillet 2019: Prato Sornico (745m) - Bignasco (450m)
13Km M 540m D 830m 2,3km/h IP1

L’étape reliant ces 2 localités prévue par le site de la Via Alpina était beaucoup trop longue :1250m de dénivelée en montée et 1840m en descente, avec un point haut à 2160 ! Il se trouve qu'elles se situent toutes deux dans la même vallée.
De là, 2 possibilités:
- Faire toute la montée et ne descendre que de 200m où il y a un refuge non gardé, avec toujours une certaine inconnue concernant la neige au col, autrement dit faire cette étape en 2 fois.
- Faire une variante: j'ai en effet constaté sur une carte locale qu'il existe un chemin qui monte à 1300m seulement et qui suit la vallée.
J'ai choisi cette dernière solution, compte tenu de l'effort important que j'ai dû déployer la veille.
Chemin très facile au début, moins par la suite (traversée de zones de caillasses...), mais qui m'a permis d'arriver assez tôt pour une fois à destination.


 L’hôtel Lavizzara à Prato Sornico





Vieille chapelle au-dessus de Prato Sornico





Un regard en arrière : j'étais quelque part là-dedans, hier





Comme souvent, le sentier passe à travers ce dédale de pierres





 L’église de Bignasco, à gauche l'Albergo Posta





 Belles pierres à Bignasco





Cascade impressionnante à Bignasco


Chalet de conservation (du grain?) datant de 1438, de style de la région de Valmaggia






Comment ça tient ?




Bignasco, son église et son vieux pont; à gauche, la vallée que je ne verrai pas cette année



L’étape de demain, allant de Bignasco au refuge de Robiei (1891m), toute en montée de 1440m, ne posait a priori pas de problème. Par contre j’ai questionné le gardien du refuge qui m'a dit que le passage du col suivant, Bochetta di Val Maggia (alt. 2631m), ne pouvait être emprunté que par des personnes expérimentées, et qu'il ne serait vraiment accessible à tous que d'ici 2 semaines seulement.
Ma décision est prise dans ces conditions d'abandonner pour cette année de poursuivre.
La suite sera pour l'année prochaine, si les conditions d'enneigement le permettent!


jeudi 4 juillet 2019

ETAPE 83


Étape 83 Jeudi 4 Juillet 2019: Sonogno (916m) - Prato Sornico (745m)
18Km M 1240m D 1410m 1,8km/h IP1



Je m'étais posé la question hier soir de mon parcours aujourd'hui. En effet, une étape de temps théorique 7h avec un cumul de montée/descente de 2600m, quand on commence à connaître le relief torturé de la région, cela donne à réfléchir ! 

J'en ai parlé à la serveuse de l'hôtel Alpina (je suis un des premiers clients de la saison), qui en parle à ses clients locaux, dont un parle français (comme beaucoup de personnes ici). 

Celui-ci m'explique que cela n'a rien à voir avec le Passo di Gagnone que j'ai traversé 2 jours plus tôt, qu'il s'agit d’un chemin de vaches. 

Jusqu'à 300m en-dessous du col, certes, mais après ça se corse. Certes moins dur que le Gagnone, mais cela se mérite tout autant. 



Belle cascade au départ de Sonogno




On imagine le col à gauche, et bien non, c'est à droite !




Le col paraît facile à atteindre, détrompez-vous !




On y est enfin! Quant au temps indiqué pour Prato Sornico : un leurre !




 Panorama de chaque côté du col



La descente est plutôt plus simple sauf toute une partie en caillasse où il faut sans cesse se retenir de glisser, et même un endroit avec des chaînes courantes, sans compter les traversées de gros torrents où il faut réfléchir avant de choisir son passage: le temps prévu de 2 heures pour descendre 1200m, c'est du rêve éveillé ! J'en mettrai le double, certes en comptant le temps de pique-nique d'une 1/2h et des poses pour boire, et je n'ai pas l'impression d'avoir lambiné !



Le col, en cours de descente : mais par où suis-je passé ?





 Des chaînes pour s'accrocher bien utiles. La photo ne rend pas bien le relief exact qui est bien plus vertigineux!




Il ne faut pas monter sur ce “tas de bois”: en fait, il s'agit de ponts de neige !





Madame recherche la fraicheur





Cascade colorée en s'approchant de Prato Sornico





Chèvre en mouvement : dédicace pour Chloé




L’église de Prato Sornico, vieux village, moins touristique mais plus typique, du Sud de la Suisse


En un mot, bien content d'avoir fait cette étape avec de beaux paysages, mais qui m'a pris 9h1/2. Je vais bien dormir cette nuit encore !
A noter qu'à Prato Sornico il y a une supérette à 1mn de l'hôtel, en allant vers le centre.


Vue depuis mon balcon à l'hôtel Lavizzara

mercredi 3 juillet 2019

ETAPE 82

Étape 82 Mercredi 3 juillet 2019: Capanna d'Efra (2046m) - Sonogno (916m)
10Km M 40m D 1170m 2,2km/h IP0,5


Les autres randonneurs sont déjà partis lorsque je me lève vers 6h30.
Et là, surprise ! Plus d'eau, alors qu'il y en avait encore hier soir. Le rasage ce sera pour plus tard ! Heureusement, l'étape est courte aujourd'hui, ce qui me permettra de me reposer après celle difficile d'hier. Je déjeune en vitesse et me voilà parti.
200m plus bas, je passe au lac d'Efra où il y a une coquette cabane, et j’avise les occupants en leur expliquant la situation. Ils connaissent les responsables locaux du refuge et promettent de téléphoner. Ce qui fut le cas car en arrivant à Frasco je rencontrai 2 responsables à qui j'ai pu expliquer de vive voix, notamment qu'il y avait eu un orage hier soir. Ils pensent qu'il y aurait pu y avoir un mouvement de neige restante obstruant la prise d'eau en amont du refuge.
Descente sans difficultés, avec de nombreuses cascades.
Les villages de Frasco et surtout de Sonogno sont vraiment très jolis.


Le Passo di Gagnone (2204m) passé hier, partiellement caché, depuis la cabane d'Efra




 Autour de la cabane d'Efra




La cabane d'Efra




Le lac d'Efra (1846m)




Torrent serpentant la montagne ; au fond, le col de Gagnone n'est plus qu'un souvenir




L'Alpe d'Efra n'est plus qu'un village fantôme, mais peut accueillir les promeneurs




De nombreuses traversées de cascades




Crocodile fleuri à Frasco, village voisin de Sonogno




 Passerelle flexible!




Sonogno, vraiment un superbe village !




L’hôtel Alpino à Sonogno

mardi 2 juillet 2019

ETAPE 81

Étape 81 Mardi 2 juillet 2019: Biasca (292m) - Capanna d'Efra (2046m)
20Km M 1900m D 160m 2km/h IP0,5


Nous prenons le train ensemble à Bellinzona et je quitte Thierry à Biasca car il rentre chez lui.
Le temps est au beau, je décide de partir tout de suite. Après une longue marche d'approche, la montée commence. Sur plus de la moitié du trajet, en distance mais pas en dénivelée, un chemin boisé très agréable et bien balisé. Mais les 800 derniers mètres, ce fut un calvaire: une montée directe dans la pente, manifestement peu pratiquée car dut se faire à travers de la végétation de plantes diverses. Pour couronner le tout un orage pointa le bout de son nez. Heureusement, il ne dura pas, juste le temps qu'il fallait pour enfiler les vêtements adéquats!


 Au début, chemin ombragé et même des coins repos




Passerelle amarrée et chemin soigneusement fauché : on pense aux promeneurs !



 Beau pont en pierres enjambant un profond précipice





D’ici, le col paraît certes lointain mais facile d'accès.




Sur les derniers 100m de dénivelée, l'accès au col se fait par le plateau, la récompense après l'effort intense de la montée qui le précède




 Panorama vu du col


Arrivée sous le soleil vers 20h au refuge d’Efra qui est non gardé. Nous n'y étions que quelques personnes.
La serveuse de l'auberge de l’étape suivante me dira que cette étape de l'avis des randonneurs est la plus difficile.


 Le refuge d'Efra au milieu des roches en décomposition : cherchez-le!