mardi 21 septembre 2021

EPILOGUE 2021

 

EPILOGUE 2021


Cette randonnée 2021, un bon cru, avec son plein de paysages (même si ceux de la Suisse l'an passé étaient exceptionnels), de rencontres et surtout de situations que je n'aurais pu imaginer.
Comme d'habitude, je vais évoquer en une liste à la Prévert certains sujets en rapport direct ou non avec la randonnée de cette année.


Météo :

A part la dernière journée mauvaise, j'ai bénéficié de conditions vraiment optimales, comme en témoigne mon désormais habituel IP (indice Popeye):
23 fois IP1 + 6 fois IP0,5 + 1fois IP0, ce qui nous fait 26/30=0,87
Il est supérieur à toutes les années précédentes.
Je pense aux malheureux qui, entre autres, ont parcouru, voire ont dû abandonner, le TMB (le mythique et magnifique Tour du Mont-Blanc) en juillet, alors qu'il leur faut réserver tous les hébergements plusieurs mois à l'avance !
Pour ma part, je n'ai eu à marcher sous la pluie (à part le dernier jour) que 2 fois 1/4h, et encore la 2ème fois, c'est parce que j'avais discuté trop longtemps avec des personnes rencontrées sur le chemin !
En plus, l'intérêt de partir à mi-août est d'éviter les trop grosses chaleurs, le matin il y fait frais, idéal pour la marche !
   
 Un adage de randonneurs :
        Qui regarde trop la météo
        Jamais ne part en rando


Fidélité au tracé de la Via Alpina:

J'ai réussi cette année encore à bien respecter le tracé, à part 4 cas :
- Je suis allé directement au Lago di San Grato, puis au Col du Mont sans passer par Arp Vieille, pour éviter une étape 118 de 2800m de dénivelée, montée et descente confondus.
- Arrivés au barrage de Tignes, Thierry et moi avons fait du stop jusqu'à Tignes-le-Lac, compte tenu de la déjà longue étape, et pour arriver à une heure acceptable à l'hôtel qu'il fallait rechercher encore.
- La fin d'étape avant d'arriver à Modane ; nous avions, Thierry et moi fait quasiment 2 étapes en une, nous en avions "plein les pattes" et ces 10 derniers kilomètres dans la vallée présentaient un intérêt mineur.
- Le passage par le Mont Thabor au lieu de la descente directe de la Vallée Étroite; je recommande cette variante qui permet à tout randonneur de gravir un sommet à près de 3200m d'altitude.

Rencontres :

Elles furent nombreuses cette année.
Tout d'abord, toutes ces rencontres liées à l'Ultra-Trail du Mont-Blanc, ou plutôt directement à toutes ces courses de tous niveaux (enfin, à partir d'un super niveau quand-même !) se déroulant durant toute la semaine le précédant. Ces "ultra-trailers" ont dû accepter pas mal de sacrifices de "plaisirs de la vie" pour s'engager dans ces défis. L'ambition, toujours dans la bonne humeur et en toute simplicité, était de finir, le placement étant secondaire.
J'ai pu ainsi me transformer en reporter envoyé spécial!
Alors, Stéphane pour la CCC (en montant au Col des Posettes, étape 111), Laurent et Adrien pour l'OCC (au départ de la course à Orsières, étape 114), avez-vous réussi votre pari?
Également tous les randonneurs croisés sur les sentiers, en particulier ceux du Tour du Mont-Blanc ou de la GTA, certains portant leur tente (donc le duvet, le matériel de cuisine, la nourriture) ainsi que ceux suivant la Via Francigena, bref à chacun son rêve !
Mais sans conteste, la plus impressionnante fut celle du Belge Michel qui, avec ses 84 ans, nous donne de l'espoir en l'avenir, même si, ne rêvons pas, nous ne sommes pas tous égaux en terme de santé, à supposer que nous ayons vraiment tout fait pour la conserver!
Bien d'autres personnes encore, comme certains hébergeurs et Ivan le chauffeur par exemple.

Rythme de la randonnée :

Mon sympathique hôte de Dormilhosa, après avoir pris note de mon blog, me disait qu'il avait reçu dans son auberge deux randonneurs de l'extrême :
- Le premier prévoyait de parcourir toute la Via Alpina en 36 jours. Ne me demandez pas comment il a pu faire, même avec assistance logistique, je serais bien incapable de vous répondre !
- Le second, sans assistance, était en passe de l'accomplir en 50 jours! Il a aussi écrit un blog, c'était en 2013, randonnait pour une association, marchait 18h par jour, et le jour de son passage à Dormilhosa était parti à 1h du matin!
- Quant à moi, j'effectue ce périple à mon pas de sénateur, ne pouvant physiquement envisager de le faire autrement, mais aussi pour jouir pleinement de la beauté de la nature qui nous entoure ainsi que de toutes les aventures qui ne manquent pas de survenir. Je le distille chaque soir (parfois, c'est difficile, je m'endors sur mon "clavier" de téléphone multifonctions, mais je m'y astreins car sinon les idées s'envolent et je risque de tout mélanger). Et quels beaux et bons souvenirs !

Covid:

Concernant cette deuxième année particulière, il y eut à peu près tout et n'importe quoi:
- Certains refuges suivent à la lettre les directives préfectorales et ne fournissent pas de couverture, assez peu, heureusement. Il est en effet écrit que le randonneur doit apporter son duvet, ce qui était pour moi hors de question pour limiter le poids de mon sac à dos déjà assez lourd (par contre, je porte bien mon "sac à viande" en soie, poids 120g)
- D'autres laissent les dites couvertures en libre-service.
- D'autres estiment qu'il ne faut pas laisser ses clients mourir de froid...
- Les derniers enfin, font de la dialectique: si en effet ils ne "doivent pas proposer de couverture à leurs clients", ils estiment que rien ne les empêche de les prêter sur demande; j'adore !
Aux repas, là aussi il y eut de tout : de cloisons en polycarbonate séparant les convives non ensemble à un agglomérat de tous sans distinction.
Le risque "zéro" n'existe pas, et diverses nationalités se côtoient dans les refuges, mais les randonneurs savent qu'ils vont rencontrer beaucoup de monde et se sont donc vaccinés. D'ailleurs à certains endroits, on nous demandait si nous avions bien le fameux Pass sanitaire, et même parfois, il était vérifié: aucun randonneur n'aurait pris le risque de partir sans être en règle. Enfin, toute la journée, on est dehors, avec très peu de contacts. Je vous laisse à votre libre appréciation.

Coût de l'hébergement:

Il est revenu cette année à un niveau « normal » (environ 70€), après celui, heureusement exceptionnel de l'an passé: en effet, seulement 7 nuitées en Suisse, et même parmi celles-ci 2 en hôtelleries religieuses, et plus de nuitées en refuge, moins chères.

Remerciements :

Tout d'abord à Francine, qui comme d'habitude a mis en page de main de maître ce blog, vous permettant de suivre mes aventures quasiment du jour au lendemain, à quelques rares exceptions près, quand je n'avais pas de réseau ou quand j'étais trop fatigué le soir pour m'atteler aux données brutes que je lui transmettais.

Ensuite à Thierry qui m'a accompagné près d'une semaine, me coupant opportunément de ma solitude à un moment où elle se faisait sentir, même si je l'apprécie en montagne. On a pu vivre ensemble cette belle montée au Thabor.

Enfin à vous cher lecteur qui m'avez suivi et soutenu moralement tout au long de mon périple. Merci aux nombreux commentaires, ils m'incitent à continuer sans défaillir !


Bilan 2021:

Une assez grande rando cette année, de 30 jours. Un peu plus de 500km parcourus, environ 28000m de montée et autant de descente, soit 900m par jour, le tout en 215h de marche cumulée, et donc à une vitesse moyenne de 2,5km/h. Ci-dessous les 2 tableaux résumant ce trajet, le premier avec celui imaginé initialement sur la base des étapes proposées par le site de la Via Alpina, le second, réellement réalisé.


Ci-dessous, les 2 fichiers habituels du récapitulatif du trajet 2021, celui tel que prévu, puis celui tel que réellement réalisé.







mercredi 15 septembre 2021

ETAPE 134

Chialvetta (1521m) - Pontebernardo (1312m)


19km   M1090m   D1300m   2,7km/h   IP0



Dernière étape pour cette année!

La première journée de cette randonnée 2021 avec un temps vraiment mauvais... et la dernière journée!

Une chance, au moment de partir, il se mit à pleuvoir. Tout de suite, transformation de costume : coupe-vent et pluie, surpantalon, guêtres. Tout cela s'avérera bien utile. Quelques ondées jusqu'au 1er col (de la Gardetta), puis surtout beaucoup de vent en plus de la pluie qui m'accompagneront jusqu'au 2ème col (Rocca Bianca) et jusqu'au milieu de la descente.

Dommage pour les paysages !



 Il est 9h. Là, il ne faut pas suivre la direction de la pancarte, mais remonter la route non goudronnée dans notre dos.




 Fin de l'estive près du refuge de la Gardetta, donc vers 2500m d'altitude, les bêtes (je ne les ai pas comptées, mais ils devait bien y en avoir 200!) redescendent dans la vallée, avec une part non négligeable de jeunes de l'année.







Temps peu engageant au début de la montée au col; ça empirera!



Il y a presque eu un peu de soleil ensuite, mais vu les circonstances, j'attendis d'être en bas pour pique-niquer... sous une petite pluie.




Beau contraste de couleurs !




Vers le milieu de la montée, ça semble s'améliorer, mais c'est un leurre !




Vestiges de casemates italiennes datant de la 1ère guerre mondiale ou juste après




Remarquez le sentier en haut à gauche, il ne faut pas glisser, et justement à cet endroit le chemin était glissant, constitué de schistes en décomposition (merci les bâtons !)




Col de la Gardetta (2440m); au milieu de la photo, 100m en contrebas, le refuge éponyme




En montant au Col Rocca Bianca, qu'on aperçoit au fond,178m plus haut




Vue sur l'autre versant, en redescendant du col




 Photo prise à 1700m d'altitude, gorge profonde jusqu'au niveau de la vallée




Paisible rencontre




J'approche du but; je dois retrouver le tronçon de route au fond.




Encore des beaux plissements


Seulement en arrivant au but de ma randonnée pour 2021 (Pontebernardo), un petit rayon de soleil (qui ne dura pas).

Je passai devant le (beau) gîte d'étape sans avoir l'intention d'y séjourner, heureusement car il était fermé !




L'église de Pontebernardo




Le gîte d'étape Le Barricate... mais il est fermé!


Je me décide alors de faire du stop, pour retourner si possible jusqu'à Barcelonnette.

Et l'aventure n'est pas terminée : je me positionne, attends peut-être 7 secondes et demi, et un poids lourd s'arrête ! Barcelonnette, c'est sur son chemin... Il est conduit par un sympathique Ukrainien, Ivan, avec qui on converse, chacun avec son anglais plutôt limité. J'en profite pour lui expliquer ma présence sur la route et mon projet de Via Alpina... et ce sera un lecteur supplémentaire de mon blog. Vous vous rendez compte, mon blog lu jusqu'en Ukraine !



Ivan, mon chauffeur jusqu'à Gap




Vue panoramique depuis la cabine du camion, ici en montant au Col de Larche, malheureusement, une bonne partie sous la pluie




Le poids lourd et son chargement (10t tout de même !). Pas facile sur les routes en lacets! Bravo Ivan!


mardi 14 septembre 2021

ETAPE 133

Chiappera (1627m) - Chialvetta (1521m)


17km   M630   D740   3,2km/h   IP0,5



Une étape de transition, qui passe tout de même par un col, Colle Ciarbonet (2197m), à peu près toujours sous les arbres. Je suis encore en Italie.

Elle se termine par 3km de route, qu'il faudra parcourir à nouveau demain matin. En fait, j'ai repéré, une fois arrivé, qu'un chemin existe, que je prendrai demain. Plus agréable que le bitume, et on peut planter les bâtons !



Un cairn fleuri




Vue sur la descente, en quittant le col




Un chemin bien entretenu !




Ici, il me reste encore 300m à descendre sur la route pour atteindre le gîte.



- Chialvetta, un vieux village




- L'Hosteria della Gardetta, ma demeure pour ce soir

Remarque ajoutée en 2022: ce village de Chialvetta est certes très joli, mais pourquoi nous faire faire un détour de 3km alors que le trajet de la Via Alpina continue ensuite naturellement vers le sud? Je propose donc la variante suivante: en descendant le Colle Ciarbonet, arrivé à l'altitude 1810m lorsqu'on débouche sur la route, au lieu de la descendre, la remonter au contraire, où elle se transforme rapidement en chemin carrossable, puis en sentier jusqu'au Passo della Gardetta (2437m), et descendre pour atteindre le Rifugio Gardetta (2335m). Cela fait un peu plus de dénivelée, mais le chemin est facile, cela fait au total une montée de 1250m et en descente 550m environ. Et surtout l'étape d'après, qui descend sur Pontebernardo est donc courte: vous aurez besoin de vos forces pour attaquer en pleine forme l'étape suivante jusqu'à Prati del Vallone qui représente 2750m en montée et descente cumulées (voir mon étape 137, qui correspond à la R137)! Le Rifugio Gardetta n'est pas mentionné sur le site de la Via Alpina, mais il existe bien!


lundi 13 septembre 2021

ETAPE 132

Maljasset (1910m) - Rifugio Campo Base à Chiappera (1627m)


16km   M730m   D1010m   2,6km/h   IP1



Une étape facile, des chemins très praticables, très bien pour une fin de rando.

Temps toujours très agréable, ensoleillé et pas trop chaud à cette époque, bref, l'idéal pour marcher.

Mon but pour aujourd'hui est un camping qui fait aussi office de refuge.


La chapelle de Maljasset



Au revoir Maljasset





Le soleil se lève progressivement




Le col au fond... enfin presque




On approche, mais on n'y est pas encore




Petit monolithe




 On y est presque




 Le large Col de Mary (Colle del Maurin, en italien) - 2643m




De l'autre côté du col



Des "fous" gravissent le col... à VTT


A partir du Col de Mary, je me retrouve de nouveau en Italie. 



Au fond, Chiappera, sur la commune de laquelle se trouve le refuge



 Le bâtiment de la partie refuge ainsi que le restaurant du camping



Vue impressionnante depuis le camping-refuge

 



Pot de fleurs du randonneur



Le beau vieux village de Chiappera



dimanche 12 septembre 2021

ETAPE 131

Ceillac (1651m) - Maljasset (1910m)


13km   M1040m   D780m   2km/h   IP1



Je quitte ici le Tour du Queyras pour retrouver le GR5 (GTA)... enfin pas tout à fait jusqu'au bout.


Ceillac a la particularité d'être au départ du Tour du Queyras, donc aussi de sa fin, et comme au gîte Les Baladins on est bien nourri, y compris au petit-déjeuner, assez nombreux sont ceux qui clôturent leur tour par une nuitée supplémentaire avant de rentrer chez eux.

Au repas du soir, comme au petit-déjeuner, ce ne sont que rires et expressions de bonne humeur de têtes grisonnantes !

Fanny et Fabrice avec qui je fis connaissance au Refuge de Furfande, et avec qui je retrouvai plusieurs points en commun (ski de fond à la Féclaz sur le massif des Bauges et à Chapelle des Bois...) décidèrent de prolonger d'une journée pour aller voir les magnifiques lacs Miroir et St-Anne sur le GR5.




Des bons produits locaux au gîte Les Baladins




Tout dépend du nombre!



Un chemin agrémenté au-dessus de Ceillac




 Photo classique de montagne, avec ou sans

Fanny et Fabrice avec qui je fis connaissance au Refuge de Furfande, et avec qui je retrouvai plusieurs points en commun (ski de fond à la Féclaz sur le massif des Bauges et à Chapelle des Bois...) décidèrent de prolonger d'une journée pour aller voir les magnifiques lacs Miroir et St-Anne sur le GR5.


C'était justement aussi ma direction, et je les revoyais une dernière fois au Lac St-Anne, où je fis ma pause pique-nique.

Depuis celui-ci, je montai au Col Girardin... en 3/4h, alors qu'il était indiqué à 1h (avais-je mangé du lion?). Superbe panorama alentours.



Le Lac Miroir, un lac qui porte bien son nom





En montant au Lac St-Anne; au fond, le Col Girardin (2674m)



Le Lac St-Anne et un nageur courageux (pendant 1mn)



On approche du col



De chaque côté du col




Une belle grasse près de son HLM




La salle à manger est toujours là !




Cherchez la marmotte !


Puis la descente, toujours en suivant le GR5, de trajet commun avec la Via Alpina... jusqu'au point N44°35,913' E66°49,871'. Il y a 2 possibilités pour descendre jusqu'à Maljasset:

- par le GR5 (par lequel j'étais passé en 2015 lors de ma GTA), solution à privilégier dans tous les cas, même si elle nécessite de relier ensuite le refuge par la route.

- par le chemin direct, mais qu'il a lieu de ne pas prendre si on est sujet au vertige ou en cas d'humidité ou bien sûr de brouillard : il s'agit de schistes avec un chemin en dévers.

La Via Alpina passe par le chemin direct et je l'ai donc suivi: ici petits pas et attention continue de rigueur!



Maljasset en bas




Quand on arrive là, c'est bon!



Le refuge CAF de Maljasset