jeudi 26 juillet 2018

Epilogue 2018


Épilogue 2018



Comme pour l'an dernier, j'ai décomposé cet épilogue en plusieurs rubriques pour le rendre un peu plus digeste:
- Impression générale
- Déroulement
- Bilan
- Palmarès
- Remerciements

Impression générale:

J'ai parcouru cette année en compagnie d'André et de Thierry les montagnes au-dessus de la vallée de la Zillertal jusqu'à Schwaz où nous rejoignîmes la vallée de l'Inn, puis jusqu'à Scharnitz le massif du Karwendel au nord d'Innsbruck. Puis, en compagnie de Thierry seulement, le massif du Wetterstein jusqu'à la vallée à proximité de la Zugspitze, point culminant de l'Allemagne (2962m) et à la frontière autrichienne. Nous atteignîmes alors les Alpes de la vallée de Lechtal en passant par Weissenbach-am-Lech, puis les Alpes de l'Allgäu en passant par Oberstdorf. On suivit ensuite la vallée de la Grosse Walsertal jusqu'à Feldkirsch. Je repartis seul à l'assaut du Liechtenstein, au-dessus de la vallée du Rhin séparant le Liechtenstein de la Suisse, puis longeai la frontière entre l'Autriche et la Suisse dans la région du Rätikon pour aboutir au massif des glaciers de la Silvretta, en passant par le point culminant de mon périple 2018, la brèche Getschnerscharte à 2839m d'altitude. Il se termina à Scuol, en rejoignant ainsi la vallée de l'Inn, d'où j'étais quasiment parti.
J'aurai traversé 10 fois une frontière, alternant l'Autriche, l'Allemagne, le Liechtenstein, la Suisse.
Comme toujours, mes mirettes ont été comblées: paysages variés, entre vallées et crêtes arides, alpages verdoyants, sans oublier les taches blanches des névés, il y en a pour tous les goûts!

Déroulement:

Nous sommes partis cette année un peu moins tôt (le 15 juin), car nous devions atteindre plus rapidement des altitudes où la neige pouvait encore rester, même si, bien qu'il ait fortement neigé l'hiver dernier, la neige a beaucoup fondu depuis avril et mai qui ont été très chauds.
Le problème majeur, même si nous sommes partis en début de saison pour nous en affranchir le plus possible, a été l'hébergement, notamment dans la région voisine de l'Allemagne (Zugspitze), et particulièrement en fin de semaine.
La parade a été, quand cela était possible et compatible avec le trajet, de passer la nuit dans la vallée les samedis soirs où les refuges sont traditionnellement fort occupés.
A noter l'amplification du problème dû aux vélos à assistance électrique facilitant l'accès aux nombreux refuges en fonds de vallée, faisant en quelque sorte concurrence à notre propre hébergement, à nous simples randonneurs à pied!
Un point supplémentaire, le coût plus important que l'an dernier (64€ en moyenne par nuit, ramené à une personne, y compris la demi-pension, au lieu de 58€ précédemment), notamment quand on passe en Suisse, et encore il aurait pu être plus élevé du fait que nous étions plusieurs au début. A surveiller les étapes de l'an prochain qui concerneront la Suisse, surtout dans les vallées. Une piste sera, dans ce cas, de privilégier les auberges de jeunesse quand elles existent.

Bilan:

Ce paragraphe intéresse surtout un futur randonneur éventuel.
Vous trouverez 2 tableaux joints au blog :
- le premier intitulé « TRAJET VIA ALPINA 2018 PREVU », mais qui tenait déjà compte de la fermeture jusque fin 2019 du refuge Falkenhütte de l'étape 40.
- le second intitulé « TRAJET VIA ALPINA 2018 REEL »
On peut remarquer que la différence de découpage est importante pour s'adapter aux réalités du terrain et du moment: un tiers des étapes, et une étape de moins pour le même trajet, dus notamment au problème d'hébergement.











J'ai ainsi, d'après mon GPS, et en comptabilisant les détours éventuels, parcouru:
- En distance: environ 485km en 27 étapes, soit une moyenne de 18km par jour.
- Une moyenne de 7h30 de marche par jour, soit une moyenne kilométrique de 2,4km/h (une rando, ça se déguste!), y compris les poses de toutes sortes, sauf les quelques fois où j'arrivai avant le repas de midi.
- En dénivelée en montée 23800m et en descente 23400m, soit des moyennes respectives de 880m et 865m par jour (en comparaison, ces moyennes étaient de 930m et 900m en montée et descente l'an passé), donc légèrement moindres.
Les principales concessions que j'ai dû faire par rapport au tracé de la Via Alpina est la variante à l'étape 54, où j'ai préféré ne pas passer par le Fürstensteig dans les conditions du moment, ainsi que le détour par l'hôtel Hubertus à la fin de la 37ème étape pour cause de manque de place au refuge Kellerjochhütte.
Mon indice POPEYE résumant le temps que j'ai eu pendant cette randonnée a été de 0,69, donc nettement inférieur à celui de l'an passé, où il valut 0,84. Ceci dit, cela n'est pas nécessairement défavorable à la randonnée, un temps mitigé, donc moins chaud, étant appréciable pendant la marche.

Palmarès:

L’accueil dans les hôtels, gîtes et refuges fut toujours bon partout, difficile d'en ressortir le POPEYE du meilleur. J'ai attiré l'attention sur le coût de l'hébergement, mais il faut aussi préciser que l'offre est de très bonne qualité, même les refuges qui souvent s'apparentaient plus à des hôtels. Je retiendrai particulièrement les petits-déjeuners souvent très copieux, voire fabuleux comme celui de l'hôtel Marmotta de la 58ème étape.
Cette année, je n'ai qu'un souvenir d'avoir été mal reçu, et Thierry pourra confirmer: l'hôtel voisin de l'hôtel Mirabell de la 45ème étape (ce dernier, lui, nous a bien reçu!), qui manifestement avait peur qu'on lui salisse le sol de son hôtel, et là, autant changer de métier! Il n'a pas eu l'honneur de nous avoir pour client, tant pis pour lui!

Remerciements:

Tout d'abord mon épouse Francine, et mon fils Sébastien pendant son absence, sans qui vous n'auriez pas pu suivre au jour le jour ce blog, et qui pourtant étaient déjà bien occupés en dehors de cela!
Ensuite les courageux qui m'ont accompagné un bout de chemin.
Enfin, tous mes chers lecteurs et ceux qui ont apposé un commentaire pour m'encourager.
Et aussi, mon GPS a été, comme d'habitude, d'une aide précieuse...




mercredi 11 juillet 2018


Etape 62: Jamtalhütte - Scuol (1283m)
24km M 700m D 1570m 2,7km/h IP1




Le refuge Jamtalhütte que je quitte est particulier: 194 places, accessible en voiture par un chemin carrossable, il sert de centre de formation à l'escalade et aux glaciers; on y rencontre ainsi de nombreux groupes. Tout y est donc fonctionnel: on paie en arrivant pour sa place en dortoir ou en chambre, avec ou sans demi-pension (contrairement aux autres refuges qui souvent n'offrent que le service à la carte), et les boissons sont payées en sus à la demande. Si vous avez opté pour la demi-pension, on vous octroie une table numérotée. Si vous arrivez avant 16h, vous avez droit à une assiette de soupe (et seulement une!), et le matin vous avez droit à vous remplir votre gourde de thé chaud à partir d'un récipient de peut-être 100 à 200 litres! La qualité du repas du soir est correcte, et le petit-déjeuner, en libre-service pas pingre. Dans la bonne humeur malgré le monde.


C'est donc parti pour la dernière étape 2018. Pas de difficulté particulière à part la traversée assez facile d'un névé à la descente. La montée au col Fütscholpass (2768m) se fait sans problème en 2h. Je traînerai, en espérant vainement voir se dégager la chaîne côté du col de la veille, le Getschnerscharte, en découvrant un abri en cas d'orage un peu particulier et même une cache (geocaching, pour ceux qui connaissent) par hasard.





Le chamois et le glacier au fond de la vallée Jamtal



Les nuages restent accrochés aux crêtes voisines du col Getschnerscharte














Le refuge de pierre et son intérieur




Bien nichées à l'abri des pierres

  

Dixième passage de frontière, je rentre de nouveau en Suisse, au "faux col" appelé ici "Pass Fütschol 2788m"!



Déclaration d'amour




 A ce "faux col", surtout ne pas avancer sur le névé! Paysage ensoleillé vers l'Italie



Les nuages toujours accrochés côté Getschnerscharte, qui est partiellement caché à gauche



Beau glacier dominant le "vrai col" appelé ici "Fütscholpass 2768m" comme on peut le voir sur la pancarte

 La particularité de cette étape a été surtout un ciel bleu, que je n'avais pas vu depuis longtemps de façon continue.
J'arrivai à Scuol, fin de ma randonnée 2018 sur la Via Alpina, vers 17h. La descente a été longue, il faut les "avaler" les 1570m de dénivelée, mais heureusement en grande partie et à la fin sur chemin carrossable. Un peu monotone, mais le corps apprécie. Du coup, la moyenne a remonté aujourd'hui!



Pause casse-croûte à Marangun (2209m)



Scuol, fin de la rando 2018

J'ai pu trouver un hébergement pas trop cher ici en Suisse (le moindre hôtel c'est 150€ ou il faut bien chercher!) à la Jugendherberge (auberge de jeunesse, où j'ai surtout rencontré des "vieux", certes un peu plus jeunes que moi). 53FS, y compris la carte d'adhérent journalière (authentique!) + tout de même la taxe de séjour. Il y a bien possibilité de s'y restaurer à moindres frais... mais il faut s'inscrire le matin même! Difficile pour un randonneur à pied ou à vélo qui ne fait qu'y transiter! A noter que les restaurants aussi sont chers en Suisse!




La gare de Scuol



Coucher de soleil au-dessus de Scuol


Comme tous les ans, je demanderai à mes chers lecteurs d'être patients pour l'épilogue 2018.


mardi 10 juillet 2018


Etape 61:   Madlener Haus - Jamtalhütte (2154m)
14km M 870m D 700m 1,9km/h IP0,5

Rappel: je ne suis pas parti de Madlener Haus, qui est fermée, mais c'est le nom mentionné sur le site de la Via Alpina.





Probablement ma plus belle étape aujourd'hui, mais aussi la plus exigeante, en tout cas le point culminant de cette année; le col Getschnerscharte à 2819m d'altitude.

Depuis plusieurs jours, je me pose la question de décider si je vais, oui ou non, suivre le tracé de la Via Alpina ou vais faire une variante sans intérêt. Ce tronçon est en effet classé en difficulté 3 comme le Fürstensteig de l'étape 54 pour lequel j'avais préféré la variante plus facile. En interrogeant divers randonneurs de rencontre, qui notamment faisaient remarquer que le chemin était exposé au sud, et en tenant compte du fait que s'il a beaucoup neigé cet hiver, il a fait très chaud en avril et en mai, je me décide à tenter l'expérience, sachant que je pourrai si besoin retourner au point de départ, prendre le bus jusqu'à l'entrée de la vallée Jamtal et de là remonter les 300m sur 10km jusqu'au refuge.



Je quitte donc l'hôtel Piz Buin vraiment très bien organisé. Normalement, le petit-déjeuner est à 8h, mais il avait préparé à mon attention et de celle de deux ouvriers d'un chantier voisin un petit-déjeuner complet avec charcuterie, beurre et confiture et même fromage blanc et fruits au sirop, bref, la classe! J'ai donc pu déjeuner à ma faim des 7h et partir à 8h. Il était en effet prévu un changement de temps dans le cours de l'après-midi, donc pas de temps à perdre!




  
 L'hôtel Piz Buin au fond, du nom d'un sommet du coin culminant à 3312m, dominant le lac



La digue du lac Silvrettasee, et au fond le col Getschnerscharte (2819m), 1er but de l'étape d'aujourd'hui (au milieu de la photo)



L'élégant hôtel Piz Buin, avec sa terrasse orientée plein sud


La première partie commence par un chemin carrossable, qui ne durera pas et se transformera en une bavante menant à la Runderkopf (2370m). Puis un court faux-plat et j'entre dans le cirque (glaciaire) et là, c'est un autre univers: éboulis, caillasse et névés sont au programme. Je suis à 200m (de dénivelée) du col. La neige est molle, je suis prêt à chausser les crampons, et puis arrive d'un pas décidé une randonneuse, qui passe devant et m'attend à chaque étape de l'ascension. Moi, j'avance en regardant bien où je place mes pieds, creusant au besoin un peu plus les traces que je suis à l'aide de vigoureux coups de pied. Vous ne verrez pas de photos de cette fin de montée, l'important est de conserver l'équilibre. Enfin, nous arrivons au col curieusement sans neige, et je remercie chaleureusement Waltraud pour son aide psychologique.



Au premier plan, la Runderkopf (2370m, au fond sur la gauche, les cols Vergaldajoch et Mittelbergjoch traversés avant-hier: c'est là qu'on mesure le trajet parcouru! 



En allant à la Getschnerscharte, au milieu de la photo



Minéral à gogo! 



Ce sera la seule aide sur cette étape



Le col au loin; on a l'impression que c'est au même niveau, mais ce n'est qu'une impression! 



On approche, même impression, mais non, il faut encore peiner




On se rapproche encore du col (le plus bas) et on voit à gauche les névés qu'il faudra traverser



Arrivé! Il est fier le Popeye! 



Selfi avec Waltraud qui a accepté de m'attendre



Du col un regard en arrière avec le lac dont je suis parti



Toujours du col, au fond le refuge Jamtalhütte, but de ma journée; il paraît bien petit! 

La descente se fait dans des éboulis en forte pente, plus importante qu'à la montée, mais là je suis plus à mon aise, les quelques névés à traverser sont courts et avec des passages plus horizontaux et bien marqués. Il suffit d'avancer très lentement. D'ailleurs, ici je réussirai à prendre quelques photos!










Descente prudente dans les éboulis en dévers et les fins de névés



En arrivant vers le fond, on croit que c'est fini, détrompez-vous!


Arrivée au refuge Jamtalhütte à 13h10, ce qui n'est pas si mal, je serai quasiment dans les temps de la Via Alpina, et ce en intégrant les temps de pose et de photos.



Torrent tumultueux avant de monter au refuge: dans 1/4h, on y est! 



Le refuge Jamtalhütte



Saurez-vous reconnaître le bouquetin, le chamois, la marmotte et l'hermine? 



Le col Getschnerscharte vu (il faut avoir de bons yeux! ) depuis le refuge; le temps s'est déjà couvert.


lundi 9 juillet 2018


Etape 60:   Tübinger Hütte - Madlener Haus
11km M 400m D 600m 1,9km/h IP1



Le refuge Tübinger Hütte est en rénovation, cela se traduit par (et heureusement, on était dimanche, donc pas d'ouvriers):
- Un seul point d'eau (froide), pour 6 clients ça allait encore; la veille, ils étaient 45!
- Toilettes à l'extérieur, sous forme de caissons en plastique
- Cuisine limitée au maximum, la gardienne n'a que de feux, et elle espère que dans 2 semaines la nouvelle cuisine sera opérationnelle...

- Donc très spartiate; les dortoirs, eux, étaient en état.
 


En quittant le refuge Tübinger Hütte, encore dans l'ombre


Etape en théorie assez courte, mais qui mérite bien sa classification en D, avec tout d'abord son chemin pseudo-horizontal mais qui passe par de multiples pierriers aménagés: plutôt facile lorsque les pierres sont sèches comme aujourd'hui, glissant, donc pénible si elles sont humides. En fin de montée au col Hochmaderer Joch (2510m) et au début de la descente schistes traditionnels: là encore, pas drôle si humide!






Que de caillasse! Refuge maintenant au soleil



Le chemin aménagé



Suivez les marques pour voir où passe le chemin!



Détail de chemin étroit



En arrivant au col Hochmaderer Joch: le col est en réalité 140m plus loin



Reinhard monte au Hochmaderer, seulement 300m de dénivelée, mais sans marquage et sur la crête, pas pour moi! 


 

Vue à partir du col



Ici, un plaisir de marcher sur la neige, peu de pente! 




Panorama en cours de descente du col


Puis quand on est en bas à proximité de la retenue d'eau inférieure, le Vermuntstausee, et qu'on pense qu'on est bientôt arrivé, on voit le panneau Madlener Haus 1h15, au niveau de la retenue supérieure, le Silvrettastausee, et on comprend pourquoi: c'est alors un chemin qui n'en finit pas de monter et descendre, sur un terrain constitué d'un mélange de pierres, d'herbes, de zones marécageuses, de ruisseaux à traverser, bref l'idéal pour se tordre les pieds!





Le lac d'aval; on aperçoit la conduite forcée en provenance de la retenue d'amont



Pont rustique et flexible! 



En fait, la Madlener Haus est fermée pour rénovation, et d'ailleurs sur le panneau son nom est recouvert sommairement de peinture. Un peu plus loin se trouve l'hôtel Piz Buin tout neuf avec une terrasse donnant sur le lac, avec une formule demi-pension (repas de qualité et copieux) pour un prix raisonnable.


La digue de la retenue d'amont et la Maderer Haus (fermée)



L'hôtel Piz Buin Gasthof où finalement je séjournerai cette nuit



Vue sur le glacier de la Silvretta depuis la terrasse dudit hôtel