vendredi 23 septembre 2022

EPILOGUE GENERAL DE LA VIA ALPINA

EPILOGUE  GENERAL DE LA VIA ALPINA



J'avais déjà parcouru la suite de montagnes Vosges-Jura-Alpes, en gros le GR5, au cours des années 2013-2014-2015, 1400km en 87 étapes, de Wissembourg à Menton (voir blog « vivelaretraitesurlegr5.blogspot.com »).

Puis en 2016, j'ai traversé les Pyrénées en 55 jours, pas loin de 1000km, de Banyuls à Hendaye (voir blog « vivelaretraitesurlegr10.blogspot.com »).

Et après ?

Dans un gîte ou un refuge du GR5, du côté de Briançon, j'ai trouvé par hasard un dépliant sur la Via Alpina : 5 sentiers de longueurs diverses, traversant l'ensemble de l'arc alpin.

Tentant, n'est-ce pas ? Raisonnable ou non ? Je décidai de tenter ma chance sur le plus long, le trajet « rouge », en suivant le tracé le plus fidèlement possible, naturellement pas en une seule fois, en commençant par le tronçon qui me paraissait le plus facile : depuis Trieste, en entrant dans un pays que je ne connaissais pas, la Slovénie. Je savais que je vieillissais d'année en année, j'acceptai le risque de ne pas aller jusqu'au bout. Chaque nouvelle année était « bonne à prendre » avec son propre lot de paysages, d'aventures, de rencontres. Et nous y voilà.


RECAPITULATIF DE L'ENSEMBLE DE LA VIA ALPINA


ETAPES

NB JOURS

DUREE

KM

MONTEE

DESCENTE

Vitesse

moy

Dénivelée % par km

moyenne en M+D

1 à 35

35

245:45

643

32446

31408

2,61

9,9

36 à 62

27

204:30

485

23810

23370

2,37

9,7

63 à 84

22

154:50

357

18131

19287

2,31

10,5

85 à 104

20

148:40

311

16120

17120

2,09

10,7

105 à 134

30

214:30

527

28400

27850

2,46

10,7

135 à 160

26

169:55

406

21870

23930

2,39

11,3

1 à 160

160

1138:10

2728

140777

142965

2,40



Ce sont donc un peu plus de 2700km parcourus à la vitesse moyenne de 2,4 km/h, avec 140km de dénivelée en montée et autant en descente (la petite différence s'explique par le fait notamment de la reprise en 2022 depuis le Col de Larche alors que j'avais terminé l'année précédente à Pontebernardo dans un fond de vallée) : imaginez monter puis redescendre une échelle de 140km de haut !

C'est faisable, la preuve est là, tout est une question de rythme et d'équipement. Pour moi, les bâtons  sont ainsi indispensables, comme pour mon ami André qui m'avait accompagné à plusieurs reprises.  Par contre, Thierry, encore présent cette année, ne veut pas en entendre parler. Comment fait-il pour ne pas glisser lors des descentes caillouteuses, je n'en ai pas la moindre idée, cela reste un grand mystère pour moi ! Surtout à notre âge, 71 ans à l'heure où je vous écris. En tout cas, j'espère que ça représente un message d'espoir pour les plus jeunes.


La randonnée, c'est accepter de vivre pendant quelques semaines selon un rythme notoirement différent du reste de l'année. Pour moi, c'est une respiration, avec ses contraintes physiques certes, mais quelles compensations ! Des paysages sublimes à longueur de journée, la déconnexion de l'actualité, l'échange avec les autres randonneurs partageant la même passion. Mon épouse Francine l'accepte, car si elle ne peut plus me suivre maintenant, nous avons longtemps parcouru ensemble les GR de France. Pour elle, s'occuper journellement du blog, c'est comme si elle était à mes côtés sur les sentiers, elle ressent comme moi les émotions qui me traversent tout au long de ce périple.



Puisse ce petit résumé vous donner l'envie d'entreprendre cette belle aventure !


Je tiens à disposition de ceux qui seraient intéressés mes documents de préparation : tableaux, mais aussi cartes, copies d'écran d'étapes journalières, voire mes méthodes de préparation et mode d'utilisation des différents logiciels (le logiciel gratuit BaseCamp de Garmin, GoogleEarth avec les traces GPX du site de la Via Alpina…). Il suffit de me le demander, il vous suffira de les modifier à votre guise. De même, toutes les informations figurant sur ce blog correspondent à une expérience vécue par moi, dans des circonstances spécifiques à ces instants, et selon mon propre ressenti. Je ne porte donc naturellement aucune responsabilité de l'usage que vous en ferez. 


EPILOGUE 2022

EPILOGUE 2022



Comme tous les ans, cette randonnée 2022 a été une belle aventure avec ses paysages, ses rencontres et surtout ses situations assez particulières, qui se sont heureusement bien terminées.

Comme d'habitude, je vais évoquer certains sujets en rapport direct ou non avec la randonnée de cette année.

Météo :

Contrairement à ce que j'aurais pu imaginer, compte tenu d'une part de la situation de sécheresse de cette année, d'autre part de la situation géographique jouxtant puis se terminant en Provence, le temps a été plutôt moins bon que les années précédentes, comme en témoigne mon désormais habituel IP (indice Popeye); sur les 26 jours :

17 fois IP1 + 7 fois IP0,5 + 2 fois IP0, ce qui nous fait 20,5/26 = 0,79 (pour 0,87 l'an passé)

L'explication en serait que l'air chaud en provenance de la Méditerranée se refroidit au contact des premières montagnes, d'où le risque de pluie. C'est aussi ce qui explique que par exemple dans la vallée de la Stura (celle qui est dans le prolongement du Col de Larche, côté italien), il y ait l'hiver beaucoup de neige, propice au ski de fond et de randonnée. Vous avez d'ailleurs pu également remarquer sur les photos de cette année, qu'il n'y avait pas de remontées mécaniques.


Thierry et moi avons eu toutefois de la chance : en général, il faisait beau le matin, et les jours où la pluie survenait l'après-midi il se trouvait que les étapes étaient courtes (elles auraient été trop longues à en regrouper du fait des possibilités d'hébergement), et nous étions alors à l'abri. A croire que le temps s'était adapté au programme de la randonnée !

La seule fois où j'ai eu à marcher sous la pluie, c'est à l'étape 157, et j'étais alors sur les crêtes et en plein vent, là j'ai eu ma dose !

Je n'ai pas eu à souffrir des grosses chaleurs (ce qui a été le cas de ceux partis en juillet et jusqu'à mi-août), le matin il faisait frais, et l'ombre apparaissait plus tôt l'après-midi, idéal pour la marche !


Hébergement :

Je pars volontairement mi juin ou après le 15 août pour éviter la foule et les difficultés d'hébergement, ne pouvant pas réserver trop à l'avance (quelques jours seulement) à cause d'aléas de randonnée (temps, mais aussi parfois, comme ce fut le cas une fois cette année, une estimation trop optimiste de mes capacités physiques lors de la préparation pourtant minutieuse de mon voyage). Tout s'est donc plutôt bien passé, je me retrouvai parfois quasi seul dans les refuges, mais la surprise fut totale à Saorge et à Sospel (étapes 157 et 158). Difficile d'imaginer toutes les situations possibles, et là, la chance, c'est vraiment un plus !


Fidélité au tracé de la Via Alpina:

J'ai réussi cette année encore à bien respecter le tracé, à part 4 cas :

- Au départ, j'ai préféré, tant pour une plus facile accessibilité au site que pour faire un petit entraînement avant l'étape 137, difficile et longue, commencer au Col de Larche plutôt que directement depuis Pontebernardo, où j'avais terminé l'an passé.

- La montée au Col de Tende depuis Limonetto, faite en voiture, l'étape 149 aurait vraiment très longue et avec beaucoup de dénivelée sinon, et je m'en suis expliqué lors de cette étape.

- Le chemin direct au Rifugio Pian dell'Arma de l'étape 153 sans passer par Caprauna, ce que tous doivent faire maintenant ; en effet, ce refuge n'existait pas lors de la création de la Via Alpina, ce qui obligeait alors à descendre s'héberger dans la vallée.

- A l'étape 157, chemin direct au Gola dell'Insica depuis la Colla Melosa sans passer par la Sella d'Agnaira, ce qui aurait fait un détour inutile alors que cette étape est par ailleurs très longue et avec beaucoup de dénivelée.


Rencontres :

Comme toujours, elles furent nombreuses, dans les gîtes et refuges à confronter nos expériences, sur les chemins, certaines se limitant à un petit mot, d'autres plus durables, à peiner ensemble lors d'une étape, par exemple.

Sans nul doute, la plus marquante cette année fut celle de Feta à Saorge qui conservait, imperturbable, son optimisme quant à me trouver un toit pour la nuit, alors que la liste des coups de fil à ses contacts s'allongeait. Elle m'expliqua qu'à Saorge, les habitants ont été coupés du monde pendant 2 à 3 mois lors de la tempête Alex de 2020, la route était coupée (ce fut une chance que le Train des Merveilles, lui, a continué de fonctionner et a permis le ravitaillement), et que cela avait ressoudé les liens entre eux, que la solidarité n'est pas un vain mot dans ce village haut perché, dont le tourisme est la principale source de revenus.


Covid

Cette année, il n'y eut aucune évocation du Covid, aucune mesure particulière.


Remerciements :

A Francine qui a toujours maintenu le cap quant à la tenue du blog, à partir des données brutes, textes et photos, que je lui transmettais chaque soir… enfin quand cela a été possible : dans les montagnes reculées, à la frontière, les jours sans données mobiles n'ont pas été rares.

A Thierry, le fidèle, qui m'a accompagné la moitié du temps, cette année.

Et comme toujours, à vous chers lecteurs, qui m'avez suivi dans mes pérégrinations, et à qui j'espère avoir pu transmettre mon enthousiasme.


Bilan 2022:

Une assez grande rando cette année, de 26 jours. Un peu plus de 400km parcourus, environ 22000m de montée et 24000m de descente, le tout en 170h de marche cumulée, soit à une vitesse moyenne de 2,35km/h. Ci-dessous les 2 tableaux résumant ce trajet, le premier avec celui imaginé initialement sur la base des étapes proposées par le site de la Via Alpina, le second, réellement réalisé.



Dans l'épilogue général, j'ai ajouté un tableau récapitulant l'ensemble de la randonnée. Je m'attendais en m'approchant de la mer avec des altitudes plus faibles que sur le restant du trajet, à ce que la pente moyenne soit plus douce : en fait, ce fut l'inverse ! La pente générale en 2022 a été de 11,3 %, alors qu'elle voisinait les 10,5 % sur le reste du trajet. C'est bien ce que nous avons ressenti, Thierry et moi, lors de la marche, et ce n'était pas une illusion, d'autant (notamment dans la deuxième moitié du parcours) qu'il y a eu quelques longs faux plats, tendant à réduire cette valeur.


samedi 17 septembre 2022

ETAPE 160

Peillon (381m) - Monaco (58m)

15km   M380m   D700m   2,5km/h   IP1



Ultime étape de mon périple!
Partiellement sur la route, mais encore beaucoup sur de vrais sentiers.
La montée sur La Turbie se fait en réalité par une succession de montées et descentes. Chemin pas toujours évident car mal balisé, mais la trace GPX est bonne, heureusement. Attention en particulier à un point noté "Gate" sur mon fond de carte et qui correspond à une chicane permettant de passer à pied, alors que la route est, elle, fermée par une barrière (privée ?), aux coordonnées N43º45,783' E7º23,842'.



Le village perché de Paillon que je viens de quitter.





 Le dernier col de la randonnée.





 Enfin, la mer, en descendant sur la Turbie.





Vue sur la Turbie; à gauche, les restes du Trophée d'Auguste.





Une bonne assiette de tagliatelles, et c'est reparti pour Monaco !


A la Turbie, visite des restes du Trophée d'Auguste datant de plus de 2000 ans, célébrant la victoire définitive sur les peuples des Alpes, et érigé au point le plus haut de la voie romaine Julia, affirmant ainsi la puissance de Rome.



Le Trophée d'Auguste à La Turbie.





Monaco, vu de La Turbie.





Le village de la Turbie.



Descente sur Monaco sans problème, sauf que pour trouver le Jardin Exotique, beaucoup de détours à cause de travaux partout.



 Signature sur le Livre d'Or de la Via Alpina, déposé au guichet du Jardin Exotique 
(Hou, la, la, je ne me suis pas relu!)






Monaco: béton et bateaux.





Fin officielle de la Via Alpina auprès de la plaque commémorative de son inauguration située près du palais princier.



vendredi 16 septembre 2022

ETAPE 159

Sospel (348m) - Peillon (381m)

20km   M1110m   D1080m   2,3km/h   IP1




Ce n'est pas parce que les altitudes se réduisent que les dénivelées diminuent également, sauf qu'elles s'accompagnent de distances plus longues.


C'est le cas de cette presque dernière étape. L'étape commence par la montée au Col Saint-Jean (650m) essentiellement sur de la petite route, puis à la Baisse du Pape (1026m) et dans la foulée au Col du Farguet (1081m) qui constituent les 2 derniers "1000m" de la Via Alpina, tout cela sans difficulté.

Par contre, la descente qui suit en direction du Pont d'Ongrand (423m) est franchement pénible (caillasses, chemins creux étroits où un pied seul passe tout juste), en plus plus franchement à l'ombre.

De ce fait, la remontée à Peille (650m), est plus facile, d'autant qu'elle est plus à l'ombre. Il y a là une crêperie où j'ai pu boire une boisson fraîche et où le propriétaire m'a rempli ma poche à eau d'eau très fraîche. Cela m'a bien servi dans la descente au niveau 400m puis remontée au niveau 550m pas toujours à l'ombre.

La dernière descente sur Peillon se fait pas trop mal, mais il faisait chaud aujourd'hui, à ces faibles altitudes !

A Peillon, je logeai à l'Auberge de la Madone, on y mange très bien, bien sûr avec un budget supérieur à d'habitude.



En montant au Col Saint-Jean, on aperçoit encore des hautes montagnes.





Boîte à lettres musicale ?





Selfie au Col Saint-Jean.





Les 2 derniers "1000m" de la rando.





De chaque côté du Col du Farguet.





Baignoires en cascade, malheureusement sans flot continu.





Le relief s'adoucit en montant sur Peille.







 Peille, village datant du moyen-âge





En descendant sur le but de l'étape, Peillon.





Entrée de Peillon avec ses maisons et son église haut perchées.





 Je suis bien arrivé en Provence.





L'auberge de la Madone à Peillon... recommandée par la Via Alpina!





Vue nocturne sur Nice, depuis la terrasse de l'Auberge de la Madone.